14 février 2012
Chez RAP, un vin italien hors du commun
Du morgon dans le veins
Soyons grossier, c'était une véritable baffe dans la gueule. Les produits et la cuisine d'Alessandra Pierini alliés aux conseils du virevoltant sommelier Giovanni Napolitano font de RAP (Ristorante Alessandra Pierini) la plus belle expérience italienne de la capitale.
C'était vendredi soir, à table avec Olivia, Aurélie, Olivier, Manu, c'est-à-dire des copains inconditionnels de la Botte et des amoureux du vin bien fait. Je n'ai pas encore récupéré les photos des plats, je ferai un long article plus long dès que ce sera le cas. Mais je peux déjà tuer le suspens : mes tagliatelles de maïs, haché de veau au thym et trévise étaient sensationnelles.
Question vins, ce fut l'emballement complet. A Giovanni, nous avouons notre réelle inculture en vins italiens hormis quelques standards naturels (Occhipinti, Maule, Radikon...). Et là, l'affaire devient très intéressante, car la maison pense comme nous. Il faut dire que nous choisissons bien nos adresses. Avant chaque plat, le sommelier nous lance : "attendez, je sais ce que vous allez boire". Et il traverse la rue pour descendre à la cave trouver une pépite. Nous lui avons fait confiance du début à la fin du repas.
Avec les fameuses tagliatelles, ce fut un régal hors norme. Notre homme nous sert le vin comme on ne le fait plus : dans d'immenses verres, il fait tournoyer quelques centilitres autour des parois. Le but ? Evidemment, c'est décupler les arômes au nez. Festival de notes de fruits rouges et incroyable profondeur qui nous fait totalement changer de dimension. La tablée est médusée. Après en avoir versé un peu plus dans le verre, on est surpris par une incroyable acidité. C'est un millésime 2004, on l'aurait dit bien plus jeune. Huit ans après, il conserve une âme de bébé.
Pour la première fois et toutes proportions gardées, on a l'impression de se transporter en 2003 et de boire l'équivalent d'un vin d'Eric Callcut datant de 96 ou 97. Je ne fais aucune comparaison, il n'y a absolument pas d'oxydation ; je veux simplement dire qu'à l'image des bouteilles du merveilleux vigneron ligérien, ce vin italien (même après 8 ans de bouteille) semble taillé pour les siècles.
C'est le seul dont j'avais l'image sur mon téléphone. Et pour cause... le Monferato de la famille Zampaglione (Tenuta Grillo). La cuvée s'appelle Protoasciutto et son cépage est donc le barbera.
Sur table, le prix est dérisoire par rapport au plaisir procuré : c'est un chef-d'oeuvre accessible (42 euros). Pour preuve, dès le lendemain je retourne à l'épicerie qui fait face au restaurant pour en acheter. Depuis, le vin dort un peu chez moi mais sans doute pas pour longtemps. Dans ladite épicerie, j'y étais déjà entré une ou deux fois : on devient fou, à l'image d'un enfant dans un magasin de jouets. Les trouvailles succèdent aux produits rares, pas forcément très chers. J'y reviendrai là aussi.
Oui, oui, plein de gens ont déjà parlé de RAP, notamment mon camarade Jacques Berthomeau. Mais comme souvent, je prends un peu de temps pour savourer les excellentes adresses. Alors promis, dès que je récupère les photos des plats et des autres bouteilles, l'article sera bien plus long et tout aussi élogieux.
RAP, 24 rue Rodier, 75 009 Paris, 01 45 26 86 26.
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